Burundi: 42 partisans de Rwasa arrêtés depuis décembre

Burundi: 42 partisans de Rwasa  arrêtés depuis décembre

Un groupe parlementaire d’opposition burundais a dénoncé jeudi l’arrestation, ces dernières semaines, de plus de 40 de ses militants, auxquels le gouvernement reproche de militer avant l’ouverture officielle de la campagne du référendum constitutionnel prévu en mai. Avec ce référendum, les Burundais doivent approuver ou rejeter un projet de révision de la Constitution qui permettrait au président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans.

Ce référendum était initialement prévu en février, mais il a été reporté « pour des raisons techniques » par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui le prévoit maintenant en mai. Le gouvernement a lancé le 12 décembre une « campagne d’explication » autour de la réforme constitutionnelle. Mais la campagne officielle ne commencera que deux semaines avant le référendum et personne n’est donc encore autorisé à défendre ouvertement le oui ou le non.

L’Uprona n’a pas siégé à l’Assemblée

Mais, depuis le 12 décembre, 42 militants du mouvement Amizero y’Abarundi « ont été arrêtés arbitrairement et emprisonnés sous l’accusation de faire campagne pour le non », a expliqué son président, le député Pierre-Célestin Ndikumana. « La plupart de ces militants ont été arrêtés uniquement parce qu’ils sont membres de notre parti, sur simple soupçon », a-t-il ajouté.

Amizero y’Abarundi (« Espoir des Burundais ») regroupait au départ les ailes historiques des ex-rebelles hutu des Forces nationales de libération (FNL), dirigées par Agathon Rwasa, et de l’ancien parti unique Uprona de Charles Nditije. Il n’est plus composé aujourd’hui que de 25 députés FNL. M. Rwasa, qui s’était opposé à la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015, à l’origine de l’actuelle crise politique, avait ensuite décidé de « jouer le jeu » du pouvoir, pour tenter de débloquer la situation, selon ses partisans. Il avait ainsi été élu vice-président de l’Assemblée nationale en juillet 2015, peu après la réélection de M. Nkurunziza. L’Uprona avait refusé de siéger à l’Assemblée.

Deux poids-deux mesures

Ndikumana a dénoncé « un deux poids-deux mesures flagrant » car dans le même temps, selon lui, les ministres et responsables du parti au pouvoir (CNDD-FDD) n’ont aucune hésitation à faire campagne pour le oui.

« Si un membre du gouvernement a fait campagne pour le oui, c’est une erreur qui va être corrigée », a affirmé Gaston Sindimwo, le premier vice-président burundais. Mais « les opposants qui font campagne pour le non doivent être arrêtés car pour nous, ce sont des rebelles aux instructions du chef de l’État », a-t-il ajouté.

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