Commentaire par Hubert Leclercq
Depuis la nuit de Noël, le débat politique congolais a pris d’autres… couleurs. En cause, quelques secondes d’une vidéo mettant en scène un vice-Premier et chef de la diplomatie dans une posture embarrassante, la braguette béante.
Montage honteux tonnèrent les proches dudit ministre. D’autres amis de la majorité ont été moins prompts à monter sur leurs grands chevaux pour défendre l’infortuné vice-Premier. D’autres « amis », encore, n’hésiteront pas à le lâcher sur l’air du « ça devait arriver ». Du côté de l’opposition, plusieurs cadres n’ont pas tardé à réclamer la démission de ce ministre des Affaires aussi étranges qu’étrangères.
Félix Tshisekedi n’a pas été en reste,appelant haut et clair à la démission du coupable, rappelant qu’un autre vice -ministre, Enock Sebineza, en charge des PTT, avait été poussé à la démission pour des gestes assez similaires au printemps 2016.
Ce 26 décembre, les amis du PPRD, le parti de Kabila, président hors mandat, annoncent qu’ils vont répliquer et qu’ils disposent eux aussi d’images embarrassantes de Félix Tshisekedi qui entretiendrait une relation extra-conjugale en Europe avec une dame avec laquelle il aurait eu un enfant, n’hésitant pas à publier l’image de cette dame et du bébé (procédé abjecte, au moins pour ce nourisson complètement innocent). Bref, a guerre des sex-tape est déclarée.
Coluche, énorme comique français, s’était lancé dans la course à l’Elysée, en 1981, avant de faire marche arrière sous la pression des politiques qui ne voyaient pas d’un bon oeil l’arrivée de ce saltimbanque dans la cour des « grands ». Il parlait alors d’ « érection pestilentielle » en lieu et place d’élection présidentielle. Pas mal vu en regard de cette guerre de sex-tape qui s’annonce en République démocratique du Congo alors que les… catholiques tentent de mobiliser la population pour le respect de l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Les quelques secondes coupables du ministre des Affaires étrangères pourraient presque apparaître comme un écran de fumée. Une « érection ministérielle » pour faciliter une « élection présidentielle ».
Depuis ce 25 décembre, oubliée la crise institutionnelle en RDC et les premiers retards qu’enregisre déjà le calendrier de la CENI pour l’organisation des scrutins en décembre 2018. Quel stratège ce She Okitundu.