Après la publication dans la presse kinoise d’une photo du « numero deux » de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Norbert Basengezi Katitima, dans un groupe entourant le président Kabila lors d’une réunion « stratégique », mardi dernier, sur les élections, M. Basengezi s’est défendu d’avoir pris part à cette réunion.
Selon lui, il se trouvait au même endroit – la ferme privée de Joseph Kabila, Kingakati – et en même temps (la photo en atteste) que les participants à cette réunion « stratégique » du parti présidentiel, le PPRD, sur les futures élections. Mais il assure avoir participé chez le Président à une autre rencontre liée au processus électoral, non autrement détaillée. Il évoque l »article 25 bis de la loi sur la Ceni pour affirmer que cette seconde participation entrait bien dans ses prérogatives – alors que l’article 20 lui interdit toute « activité susceptible de nuire à l’indépendance, à la neutralité, à la transparence et à l’impartialité de la Commission électorale ».
L’article 25 bis détaille les prérogatives du vice-président de la Ceni, poste occupé par M. Basengezi. Mais en l’absence de précisions sur que faisait exactement ce dernier à Kingakati s’il n’assistait pas à la réunion « stratégique », il est difficile de savoir s’il s’agissait bien de « veiller à l’information des partis et des candidats sur les processus référendaire et électoral », mission confiée au « numéro deux » de la Ceni qui semble le plus se rapprocher de ce qu’aurait pu faire M. Basengezi dans la ferme du chef de l’Etat ce jour-là.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a, quant à lui, indiqué mercredi lors d’une conférence de presse qu’il ignorait qu’être membre de la Ceni faisait « perdre à une personnalité congolaise son appartenance à son regroupement politique d’origine », comme c’est la loi.
Par Marie-France Cros