Opinion par
Herman, représentant du mouvement citoyen « Il est Temps »
Depuis le dernier semestre de l’année 2016, notre pays sombre manifestement dans une incertitude indescriptible. La situation socio-économique est plus qu’alarmante mais laisse indifférentes les autorités politiques qui sont le détonateur de cette crise multiforme.
Ces autorités politiques qui ne se soucient que de leurs intérêts directs et personnels, nous ont fait croire qu’en acceptant la rupture du pacte républicain, en ouvrant les portes aux discussions politiques, notre peuple pourrait retrouver l’espoir. Hélas ! Les deux rounds de discussions : la cité de l’Union Africaine et le centre interdiocésain, n’ont donné lieu qu’à l’émergence de certaines figures politiques, au prix du sang de nos camarades tombés en janvier 2015 et en septembre 2016, sans répondre aux attentes majeures de la population (qui, du reste, sont les dernières préoccupations des politiques) et sans résoudre l’épineuse question du pacte républicain.
Par ailleurs, ils se sont tous mis d’accord de garder à la tête du pays, au nom de l’arrêt rendu par la cour constitutionnelle en interprétation fallacieuse de l’article 70 de la constitution, la personne qui constitue l’incarnation du mal congolais.
Cet acte est une trahison collégiale des acteurs politiques qui ont permis à Kabila et à sa bande de dépasser la date du 19 décembre 2016 qui marquait la fin de son second et dernier mandat. Depuis lors, toute la société congolaise a connu un dysfonctionnement profond.
> Au plan économique : Une perte vertigineuse de valeur de la monnaie nationale couplée à un taux d’inflation insupportable (plus élevé que les 3/4 des pays africains) et un taux de chômage galopant.
> Au plan social : le taux de mortalité infantile a doublé, la quasi-totalité des infrastructures sont détériorées, la scolarisation devient un luxe, l’accès aux soins est un casse-tête et la recrudescence de l’insécurité de proximité, une menace permanente…
> Au plan sécuritaire : l’Est (Béni, Butembo, Kamanyola, Uvira…), le centre (Kasaï) et l’Ouest (Congo-central) du pays ont été les parties les plus touchées par les groupes armés; les sectes mystico-religieuses accusées de semer la terreur en organisant l’évasion de prisons des criminels qui, à leur tour, sèment le chaos et en faisant tuer les paisibles citoyens. Et que dire de la tragédie Kamwina-Nsapu orchestrée par certaines mains noires de la milice « Bana Mura », qui a provoqué plus de 3 millions des déplacés internes et tuer d’innombrables civils innocents.
Ce tableau apocalyptique peut apparaîte comme une malédiction. Mais il n’y a pas de malédiction, juste des choix catastrophiques de nos autorités politiques dont nous subissons tous les conséquences.
Décisions
Le pacte républicain est rompu, la tenue des élections, conformément à l’accord de la saint-sylvestre, ne se réalisera pas… malgré la résolution 2348 du conseil de sécurité des Nations-Unies.
La Commission Électorale Nationale Indépendante « CENI », dépendante et complice de M. Kabila, a confirmé nos craintes et nos mises en garde : il n’y aura pas d’élection sous le règne de M. Kabila. Ce débat sur la tenue des élections devient plusqu’obsolète, par conséquent nous devons dire clairement à notre peuple de prendre ses responsabilités pour sauver le Congo de demain par d’autres moyens. Le départ de M. Kabila doit être notre combat.
Reprenons conscience, c’est nous qui sommes sacrifiés, c’est nous qui sommes meurtris, c’est nous qui n’avons aucun avenir. Face à un tel bilan et une telle absence de perspetives, nous devons prendre nos responsabilités et lutter contre ce régime en constituant un front idéologique.
Nous avons un devoir essentiel, celui de réaliser son voeu qui était de voir un Congo beau et grand.
Décembre 2017 passera, mais sans KABILA.
N’attendons pas le mot d’ordre de qui que ce soit. La décision nous appartient.